Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/185

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poussiéreux, le vent jaune de Mongolie, secoue les arbres du jardin. J’aperçois derrière les fenêtres soigneusement closes l’amorce de la villa où, en 1924, s’était réfuté l’empereur.

— Je vais vous montrer ses chambres, Propose le ministre.

Nous traversons le parc qu’englue la fiévreuse tempête.

— Regardez ces arbres, me dit-il. Ils portent les traces des balles des boxers. C’est ici même que plusieurs de nos amis furent massacrés.

Les troncs, en effet, sont troués de projectiles et les murs du petit palais éraflés. Nous gravissons un étage.

— Voilà les chambres, me dit le ministre en me montrant trois pièces tendues de nattes blondes. Il a vécu ici pendant des mois sans jamais sortir. La situation s’aggravant, nous décidâmes de lui faire quitter Pékin. Nous lui fîmes endosser un costume de coolie et c’est sous ce déguisement qu’il a gagné Tien-Tsin. C’est une expérience intéressante pour un souverain, continue-t-il : pendant sept ans, il a appris la vie.

Singulier destin, en effet, que celui de ce