Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/187

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Je sais ce que cette dernière phrase veut dire, des amis m’ayant prévenu. En effet, le jour de l’audience n’est jamais fixé que d’une manière approximative. Si officiellement l’on vous annonce à Pékin que empereur vous recevra à Hsin-King le 17, par exemple, et que vous arriviez à Moukden le 15, l’on vous apprend, sitôt débarqué, que l’audience est remise au 18, puis le 17 qu’elle est reculée au 19, et parfois le 19 qu’elle n’aura lieu que le 21.

Ceci n’est pas très commode pour qui a retenu sa cabine à bord d’un des bateaux Japonais qui, eux, ne diffèrent point leur départ de Dairen selon les fantaisies du Protocole. Mais ces atermoiements sont Une des faces de l’étiquette mandchoue. Peut être la cause en est-elle due aussi à la légèreté de quelques Européens ou Américains qui, ayant appris à Pékin qu’ils avaient une audience, y renonçaient devant la fatigue du voyage et s’excusaient au dernier moment. Une fois à Moukden, qui n’est qu’à un jour de Hsin-King, il est bien rare que de pareilles défections se Produisent.