a peine ses explications que, sous un ciel moins furieux, j’eusse jugées passionnantes.
En me raccompagnant à la gare, il me souhaite bon voyage sur un ton dubitatif : le train précédent, en dépit des patrouilles Japonaises, a été attaqué par les bandits chinois.
Une nuit puante, suivie d’une longue journée écrasante. Vers midi, l’orage de sable s’apaise. J’abaisse une vitre pour la refermer aussitôt : l’air embrasé, humide, est de la buée de chaudière. Une détonation. Le train freine brutalement. Le choc me projette contre la cloison. Je me relève, meurtri, sous une pluie de valises. Le contrôleur m’explique que quelque chose est arrivé au fourgon : en effet, il vient d’exploser. Les voyageurs, affolés, se pressent dans le couloir : tous n’ont pas la chance d’avoir leurs bagages sous la main, mais c’est moins à leurs malles qu’ils pensent qu’aux bandits. J’ai un pincement au cœur : c’était mon rêve de voir des bandits. Il n’y en a pas ! La bombe avait voyagé avec nous.
Le train a stoppé dans un désert pierreux. Et brusquement je m’immobilise, ahuri. Sur une voie transversale, je contem-