Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/234

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— C’est à cinq minutes d’ici, me renseigne-t-il.

Nous sortons du quartier européen et mon étonnement est si brusque que je retiens un cri de surprise : nous sommes soudain en plein Japon. La rue s’allonge dans une féérie de lumières et de couleurs. La gaieté en est due à des milliers de lanternes de papier qui, dans la brise moite, agitent leurs ballons polychromes. Des femmes en kimono, plus menues sous leurs sombres coiffures étagées, et des Japonais en robe animent la rue costumée.

Deux servantes, en voyant M. Z… qu’elles semblaient attendre, se prosternent et enlèvent nos chaussures. Mon compagnon, faisant glisser une cloison de papier, me fait entrer dans une salle tendue d’une natte blonde et où trois Japonais, assis sur leurs jambes repliées, bavardent devant des assiettes vides.

— En apprenant votre venue, je m’étais permis d’organiser ce petit dîner, me dit M. Z… en faisant les présentations. J’avais également convoqué des danseuses et des chanteuses, pensant que cela vous distraierait.