Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/235

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Ainsi, il ne m’aurait pas prévenu ! J’eusse trouvé à mon goût le restaurant russe que pas une allusion à ce dîner préparé et d’ailleurs fort coûteux n’eût été faite par mon hôte ! Je serais reparti de Hsin-King sans même avoir discerné sur son visage l’ombre d’une contrariété ! Ce jour-là, j’ai compris avec admiration ce qu’est la politesse japonaise.


Le lendemain matin à dix heures, le chambellan vient me chercher. J’ai revêtu Pour l’audience une jaquette, emprisonné mon cou dans un col dur et, par cette chaleur barbare, j’arbore un chapeau haut de forme. Je songe à la douche que j’ai prise au réveil et à mon casque colonial comme à des bonheurs perdus.

— Ne vous attendez pas, me dit mon compagnon, à voir un beau palais. L’Empereur est logé bien modestement. C’est une demeure toute temporaire.

— Sa Majesté y est installée depuis combien de temps ?

Le chambellan soupire :

— Depuis sept ans. Un palais plus décent est prévu, dont l’emplacement est