Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/236

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choisi. La construction n’est pas commencée.

J’ai envie de demander pourquoi, je n’ose pas. En effet, le palais est le seul plan de Hsin-King qui n’ait pas reçu une exécution immédiate. Peut-être les Japonais, qui tiennent ici tous les leviers de commande, jugent-ils qu’il y a plus pressé. Peut-être songent-ils qu’à Pékin les palais violets attendent leur Empereur. Le Mandchoukuo, que les Nippons contrôlent, n’est qu’un morceau de la Chine du nord ; il serait tentant de la contrôler toute entière.

D’ailleurs, l’ambassade du Japon, où me reçoit à présent l’ambassadeur, semble elle aussi provisoire. Ses bâtiments hâtifs comme des pavillons d’exposition et le maigre jardin offrent quelque chose de transitoire.

— J’espère, me dit l’ambassadeur, que vous voudrez bien déjeuner ici après l’audience. Sa Majesté voulait vous inviter à dîner. Sachant que vous deviez être à Dairen demain matin, j’ai pris sur moi de vous excuser. L’impératrice est souffrante et Sa Majesté déjeune avec elle. Rassurez-vous, continua-t-il en souriant, nous sommes campés mais mon cuisinier n’est pas mau-