Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/254

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Le grand-vizir, ayant les sens émoussés, ne parvenait pas à retrouver son ardeur amoureuse en dépit du nombre de femmes qu’il possédait et que son chambellan, le chef des eunuques, était chargé de recruter.

— Si tu ne me trouves pas ce soir une femme qui me réveille, lui dit Hassan, je te ferai couper la tête.

Le chambellan épouvanté se mit en quête, mais sans espoir, lorsqu’il rencontra un jeune homme connu pour ses bonnes fortunes et pour l’excellence de son choix. Le jeune homme s’inquiétant de la triste mine du chambellan, celui-ci lui confia :

— Hélas ! mon maître me coupera la tête si d’ici demain je ne lui ai pas trouvé une femme capable de galvaniser ses sens.

— J’en connais vingt, dit le jeune homme. Veux-tu que je t’en choisisse une ?

Le chambellan accepta mais, la femme ne lui paraissant pas autrement jolie, c’est le cœur angoissé qu’il rentra au palais. Le lendemain, le sultan le fit comparaître et s’écria :

— Je te nomme super-chambellan. Jamais aucune femme ne m’a plu davantage. Comment as-tu fait pour la choisir ?

L’histoire ne dit point ce que répliqua