Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/255

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le chambellan, mais il est certain que seul aurait pu répondre celui dont les désirs n’avaient pas été supprimés.

Ce petit conte, à première vue, semble n’avoir aucun rapport avec le confort européen d’un bateau japonais et cependant il n’est pas arbitraire de prétendre qu’ils offrent entre eux quelque analogie. Pour réussir un fauteuil moelleux, il faut être capable d’apprécier le plaisir de s’y asseoir. Pour inventer une armoire pratique, il faut pouvoir imaginer que l’on y range ses affaires. Pour installer près d’un lit une lampe de chevet ou une sonnette, il importe de concevoir la manière confortable de les utiliser. Or, c’est tout le destin des choses qui, sur ce paquebot, semblait étrangement orienté. Il est vrai que ma cabine, européenne, possédait tous les objets indispensables, mais par un mystérieux sortilège, aucun d’eux ne semblait absolument au point ni à sa place. Tout cela était à l’instar. Jusqu’aux bouteilles d’eau de Vichy qui n’étaient pas de Vichy mais portaient la marque « Vichy ». Jusqu’aux menus où je lisais « Eggs à la florentine », ou « Fish turbot velouté », ou encore « Ragoût de rumsteak à la York », et cela n’était