Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/46

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sampangs. Au passage, je cherche en vain à surprendre une caresse, un geste tendre, un sourire complice : des servantes, des servantes habillées comme des fleurs. Voyant qu’ici tous les Chinois portent la robe, je demande à Durec si ce sont les mêmes que nous avons vus en veston cet après-midi.

— Les mêmes, m’apprend-il, mais pour eux, c’est la belle heure : ils retrouvent la vie chinoise. Ici, un complet, même américain, est mal vu et un étranger aurait tort de s’aventurer sur un sampang amarré.

— En somme, dit l’Anglais, depuis peu en Chine, la robe, c’est une manière pour eux de se mettre en habit ?

— Si vous voulez, répond Durec que cette simplification et cette traduction britanniques font sourire.

Le grincement aigu d’aigres orchestres se mêle au cliquetis du mah-jong. Une odeur de jasmin, de rose, de tabac et de sueur rejoint sur l’eau les relents de la vase. L’étrange cité miroite dans un luxe de pacotille qu’ennoblit par instant une soie somptueuse ou la pourpre rutilante d’un laque. Tout cela papillote dans un scintillement qui fascine mes yeux d’occi-