vieille qui, n’ayant plus rien à miser, s’enleva à ma stupeur trois dents en or qu’avec un sourire troué elle joua… et perdit.
Dans la loge du gratin, assis entre Mlle da Fonseca et son frère, je contemple le croupier. Je vois celui-ci saisir au hasard sur la table du fan-tan une poignée de jetons, les englober sous un bol, attendre les mises puis, d’une longue baguette de sourcier, diviser les jetons dont il fait quatre tas.
Je demande pourquoi il reste toujours deux ou trois jetons.
— C’est là-dessus que l’on parie, me dit le jeune Fonseca.
Je fais semblant de comprendre et, saisissant la ficelle, descend une pièce d’argent. La coupe remonte avec deux pièces. Optimiste, je mise le tout, mais la coupe revient vide. Je n’ai pas cherché à m’expliquer pourquoi la première fois j’ai gagné, l’événement étant trop heureux pour ne pas me sembler naturel. Mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi j’ai perdu. M. da Fonseca s’emploie à m’instruire, mais je ne l’écoute pas, n’ayant plus envie de jouer.
Sa sœur, consultant sa montre, me dit :