Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous avez vu, me dit Yen, que l’empereur soulevait les jambes comme s’il montait un escalier ? Vous savez ce que cela veut dire ?

— Cela veut dire qu’il monte un escalier, répondis-je.

— Non, cela signifie qu’il descend de cheval.

La musique se déchaîne, le gong tonne, un frémissement parcourt la salle et une jeune fille paraît qui a l’air d’un papillon. Elle déploie, de ses deux bras tendus, une écharpe arachnéenne. Son corps mince est moulé dans une robe d’argent et, debout sur ses pointes, elle avance à petits sauts rythmés puis, laissant retomber les bras et s’enveloppant de son écharpe, elle croise chastement ses deux mains blanches. Maintenant, sa petite tête pâle est baissée, comme vaincue par sa lourde chevelure compliquée, piquée de hautes épingles précieuses.

— Mei-lan-Fang, dit Yen.

Deux autres jeunes filles surviennent, plus exactement deux garçons habillés en filles et tous trois, déployant leurs voiles, se mettent à danser.

Je demande :