c’est déjà quelque chose, et je tâche de sentir.
— À votre tour, expliquez-vous, dit Yen.
— Eh bien, à travers mon ignorance, j’ai le sentiment que ce théâtre est plein de grandeur. Ce dédain du décor, ce mépris de tout accessoire, cet art dépouillé, c’est très beau et comme c’est simple !
— Simple ! Ah ! ça, non, riposte Tellisson. D’ailleurs, rien n’est simple ici.
— Vous avez raison tous les deux, dit Yen. Nous avons notre simplicité à nous : elle ne serait pas chinoise si elle n’était compliquée.
Cependant, nous traversons la salle pour aller voir Mei-lan-Fang.
Toutes les coulisses se ressemblent : à des milliers de lieues de l’Europe, je me sens soudain chez moi. Le magasin d’accessoires, les décors, les machinistes, puis la loge de Mei-lan-Fang. Elle est blanchie à la chaux. « L’actrice » qui nous reçoit, assise sur une natte, nous attend, car trois tasses de thé vert voisinent sur un plateau. Yen nous sert d’interprète.
Mei-lan-Fang a visité Paris. Il me parle de M. Pierre Laloy et de son remarquable ouvrage sur le théâtre chinois, de Sarah