Page:Le journal de la jeunesse Volume I, 1873.djvu/396

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Emmanuel, embarrassé par le souvenir de ses anciens méfaits, se faisait une tartine de crème en manière de contenance, et il y mordit une forte bouchée pour se dispenser de répondre. Anne le regarda manger; puis, se levant: « Il faut que je rentre à la maison : Pélagie serait inquiète si je restais trop longtemps dehors, et puis j'ai mes devoirs à faire.

— Vos devoirs ! pauvre Anne ! c'est bien ennuyeux, n'est ce pas?

— Mais non, au contraire, c'est très-amusant; j'ai des fables très jolies à apprendre, et puis des histoires très-intéressantes. Quand j'ai appris ma leçon, je lis toujours un peu du reste du livre pour voir ce qui arrivera après.

- Ah bien ! c'est une idée qui ne m'est jamais venue.

— Vous ne lisez jamais?

- Bien sûr! Est-ce que je le peux au lycée? Je passe tout mon

temps à faire des pensums. Quand je pense que j'en ai encore pour cinq ou six ans au moins de cette vie-là !

— Pauvre Emmanuel ! Et dire que vous voilà encore en prison pour vos vacances ! Je reviendrai vous voir dans la journée, si je peux. Voulez-vous que je vous apporte un livre pour vous désennuyer ?

— Mais je ne m'ennuie pas je ne m'ennuie jamais quand je ne travaille pas, moi. Je n'ai pas de pensums à faire, c'est toujours autant de gagné ; et puis peut-être qu'on fera encore aujourd'hui des visites de cérémonie, et je n'en serai pas; j'aime mieux être ici, surtout si vous venez me voir. Pour les livres, si vous en avez un bien amusant, apportez-le, nous rirons ensemble, ce sera plus drôle.

— A revoir, Emmanuel, à tantôt! »

Et Anne sortit de la grange en enfermant le prisonnier.

A suivre.

Mme  Colomb.




LES CAUSERIES DU JEUDI

L'HOTEL-DE-VILLE DE PARIS

Traversant il y a quelques semaines les Champs Élysées, je suivis ptusienrs personnes qui entraient au Palais de l'Industrie. telles me conduisirent dans une salle aux parois de laquelle étaient appendues force feuiHesdet)ristol)ustotiees.).es unes portaient tout un enchevêtrement ~eonetrique de lignes noi!'es on rosés, pleines on pointillees,qui,je dois l'avouer. nenrent pour mesveuxqu'une douteuse signification. Les aulres, assez hoidetncut peintes au lavis on.) ù l'aquarelle, reproduisaient).) façade d'un monument que j'eus ttientot reconnu. ))ien que sur ce!'tains<te ces tableaux litna~e de (emonmnent se trouvât, tantôt ornée de que)<)ue appendice p)ns ou tuoi!)s heureux, tantôt partielletnentdeu~tu'ee en tcts ou tels de ses détails.

Dans cette salle ()oncetaiente\posesdi\ a douze projets de recoustru<tio))t)e)'!J<')te)-de-ViUed<;)de Paris.

Cette rccot)st.ructio)ia\aitctt' mise auco~~eo~)rs; nu jury – si vous avez oublié ce qu'on entend par jury, rejtortez-~ous a la première de nos causeries–cttoisi,moitié par les coucurrentseu\-)nemes,n)oitie par le ~ou\ernen]ent, avait élimine déjà un ~rand nom))re de projets, il en était venu de toutes sortes, et, parait-il, dans ce pele-mAlc la plus folle e\trava,;anceledispntait,qne)quefbisala plus triste nullité. L'nedixaine seulement,ceux quiaunpremierexame!) a\aientetejugeslesmeilleursadi~ers points de vue, étaient restes eu présence poni'le concours définitif. Le publie pouvait les voir, les apprécier, les discute!, etcetait de quoi il ne se privait pas. .)e fus même temoi!) d'une Intte–orale, )<ienentoxnj–assez vi\e entre trois on qna)!'e personnes. qui sans uni donte importaient beaucoup plusieurs s'np.)t))ies pour les concurrents que le mérite de teu!s plans. t'our!noi,accoutmne'qnej'etaisa l'aspect de Iancie<t)no!)nment, qui toujours d'aiDeurs m'avait semble faire très-bonne figure la où est <)uestiou de le rcedifier, je penchais tout. natureltement pour celui des projets qui devait nous le rendre a peu près dans son état normal. Et depuis, quand j ai appris <{ue le vote deoner dujur\a\ait prononce dans le sens de mes idées, j'ai été t!'es-aise de cette décision qui fera que, le travail adieve, il semblera <{ue rien de fâcheux ne se soit passé à cet endroit. l,e souvenir d'un des plus lugubres épisodes de notre ttistoire se trouvc!'a connue efface au tnoins sur un point, et il n'y aura en pour ainsi dire <p)'absence temporaire de tr<)Hice. et non ()ispari)ion ou snbsti hnion.

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