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Page:Le judaïsme avant Jésus-Christ.pdf/267

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lettre était un réquisitoire contre les fils de Mariamme qu’il ne devait remettre à l’empereur que s’il le trouvait dans de bonnes dispositions. Ce fut le cas, grâce au plaidoyer de Nicolas de Damas. Se sentant désormais en meilleurs termes avec l’empereur, Hérode demanda qu’il lui permit de condamner à mort les deux fils de Mariamme. Par son ordre de traiter l’affaire en s’adjoignant les fonctionnaires impériaux, et à Béryte, colonie romaine, Auguste faisait éprouver à Hérode sa dépendance. Sentius Saturninus opina pour une condamnation, mais non pas à la peine capitale ; Volumnius et la majorité votèrent la mort. Le légat n’imposa pas sa volonté et Hérode fit exécuter ses fils. Lors du complot de Korinthos (Ant., XVII, m, 2 ; Bell., I, xxix, 3), Hérode n’osa faire justice lui-même, et Sentius Saturninus, prévenu par lui, crut devoir envoyer l’inculpé à Rome. Celui-ci était arabe d’origine peut-être avait-il acquis la qualité de citoyen romain. On sait que Tertullien a attribué à Sentius Saturninus le recensement qui eut lieu lors de la naissance du Sauveur Sed et census constat actos sub Aiigusto tune in Iudaea per SentiumSuturninum, apud quos genus eius (du Christ) inquirere potuissent(adv. Marcionem, IV, 19). Il est très difficile de placer la naissance de Jésus à une date aussi haute. Cependant, comme l’a noté M. Groag (1), Tertullien n’a pas parlé en l’air. Comme Auguste a fait le recensement des citoyens romains dans tout l’empire de l’an 10 à 8 (2), au moment où Sentius arrivait en Orient, il est très probable qu’il aura été chargé de l’exécuter non seulement en Syrie, mais aussi dans les pays dépendants de sa province. Tertullien a pu croire que ce recensement embrassait tous les habitants de ces pays.

P. Quintilius Varus 6-4 av. J.-C.

La fin de la légation de Sentius Saturninus ne peut être reculée au delà du début de l’an 6 av. J.-C., car PubliusQuintilius (ou Quinctilius) Varus était légat de Syrie au plus tard en l’an 6, avant l’automne, comme le prouvent ses monnaies dont les premières sont datées de l’an 25 de l’ère actiaque (2 sept. 31). Les dernières monnaies connues sont de l’an 27. Mais on sait par Josèphe qu’il fut gouverneur de Syrie assezlongtemps après la mort d’Hérode pour réprimer les troubles (Ant., XVII, ix, 3 ; x, 1.9 ; xi, 1), c’est-à-dire au moins jusqu’à l’automne de l’an av. J.-C. Il le fit avec décision, et si le chiffre de deux mille crucifiés donné par Josèphe est exact, avec une extrême dureté. Velleius Paterculusle regarde

4

(1)L.I,c.1521.

(2)

Monum. Ancyr., II, 5 ;

DION,

LIV, 35, 1.