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Page:Le judaïsme avant Jésus-Christ.pdf/490

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présence de Dieu, une de ces circonlocutions que manière d’exprimer goûtait le rabbinisme pour éviter de mettre l’homme dans un contact trop immédiat avec Dieu. Elle marque certainement l’approche de Dieu, sa présence, mais rien n’autorise à dire que c’est une manière d’indiquer l’immanence : bien au contraire, cette personnification de la présence, si elle n’est pas un intermédiaire, tendrait plutôt à marquer les distances et à atténuer ce qu’il y a de dangereux ou de peu décent dans l’appréhension directe on peut voir la face de la Chekinah, on ne saurait voir Dieu. Le prosélyte n’est pas rattaehé à Dieu il est placé sous les ailes de la Chekinah. Dans la grande variété des termes, il restait un principe directeur, qui n’était point une opinion philosophique sur la présence ou l’immanence de Dieu, mais un souvenir du temps où le Dieu d’Israël habitait parmi son peuple par faveur. C’était en vue du peuple qu’il avait choisi Sion et le Temple. Le Temple détruit, les Juifs chassés de Sion, la Chekinah n’avait pas pour cela quitté Israël elle le suivait aux extrémités de la terre. Encore n’avait-elle pas quitté le mur occidental du Temple (1) où l’on permettait aux Juifs de prier. Puisque c’était une présence de faveur, elle se trouvait dans la Synagogue, où les Juifs priaient, dans les écoles où l’on étudiait la Torah. Sur ce dernier point la tradition remonte très haut. R. llanina b. Teradion (t vers 135) disait : « Si deux sont assis et que les paroles de la Torah soient entre eux, la Chekinah demeure parmi eux (2). R. Halaphta b. Dosa prouvait que la Chekinah était parmi ceux qui s’occupaient de la Torah, s’ils étaient dix d’après le Ps. LXXXII, 1 : « Dieu se tient dans communauté de Dieu» s’ils étaient cinq d’après Amos, ix, 6 «iUa fondé sa réunion (3) s’ils étaient trois, parce que le Ps. LXXXII, 1 dit ; : « il tient séance au milieu des dieux » (les juges qui sont trois) ; pour deux personnes il citait Malachie, ni, 16 (4). Et s’il n’y avait qu’un étudiant de la Torah, il recourait à Ex., xx, 24. Tandis que l’étude de la Torah, la prière, les bonnes œuvres attirent la Chekinah, le péché l’éloigné. Pourtant Dieu ne pouvait se résigner à quitter Israël (5). Ille faudrait bien, si tout Israël était infidèle, mais cette hypothèse est impossible. Donc « "LaChekinah demeure avec-

»

la

» ;

D’après R. Ëliézer, dans Ex. Rab., ir, pleurs. (1)

m,

(2) Aboth, 2. r (3) Plutôt sa « voûte »

et

2,

pourquoii11J,

cité par Abelson, p. 120. Le fameux mur des «

» dans IISam., n, 25, indique-t-ille

reunion

nombre 5 ? (4) Aboth, m, 6 ; cf. ST.-BILL., I, p. 794 pour d’autres textes. (5) Abelson, p. 138 ; God dwels in Israël atail costs.