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Page:Le judaïsme avant Jésus-Christ.pdf/491

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Israël même s’ils sont impurs » (1), alors Dieu fait semblant de dormir. S’il s’éloigne du pécheur, il attend son repentir. Le rabbinisme n’avait donc pas oublié que la Chekinah est une présence de grâce, l’habitation d’un père parmi ses fils. On peut croire avec donnée au monde en faveur des Juifs M. Abelson que la Chekinah désormais répandus partout «Dieu ne cherche le bien que de la Palestine, mais en conséquence du bien qu’il veut à la Palestine, il veut aussi le bien de tous les autrespays » (2), et en effet, « si ce n’était pour Israël, la pluie ne tomberait pas, le soleil ne brillerait pas (3). A plus forte raison Dieu ne manifesterait pas partout sa grâce. Cependant comme on savait par la Bible que Dieu est partout, on se demanda comment concilier les deux présences. R. Lévi, de la troisième génération des Amoras, proposa une comparaison ingénieuse (4) : Le Tabernacle était comme unecaverne au bord de la mer. La mer pénétrait dans la caverne et l’inondait,mais lamer n’était pas du tout diminuée. Ainsi le Tabernacle était rempli par l’éclat de la Chekinah, mais le monde n’en perdait rien. Entendue de la présence de Dieu dans le monde entier, la Chekinah n’était plus un lien avec le pieux Israélite. C’est ce lien personnel qu’on voudrait connaître pour apprécier son rôle dans le rapprochement de l’homme avec Dieu. C’est dans ce sens surnaturel qu’on disait « Grande est cette lumière (de laChekinah), car toutes les créatures ne la possèdent pas ; seulement une sur cent (5). » Et déjà dans le Talmud « Le monde n’aura jamais moins de trente-six saints qui recevront chaque jour la Chekinah (6). » On dirait bien d’une pénétration de Dieu dans l’âme. Toutefois il ne faut pas oublier que l’expression ordinaire est la face de la Cltekinah (7), c’est-à-dire que la Chekinah une lumière qui éclaire, non une grâce intérieure qui sanctifie. Aussi parlait-on de l’éclat (117) de la Chekinah, assez matérialisée pour être la nourriture des saints dans la vie future, mais cela n’est dit qu’à une très basse époque (8). La Chekinah était si bien une lumière extérieure, comme dans les apocalypses, qu’on disait aussi bien la leqara, ou « la splendeur », répondant à l’hébreu Kabod (Ex. xvr, 7), et traduit par le grec gloire ($ô£a). A suivre la dérivation des images, l’habitation était le fondement

est

»

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(p)

(1) Yalqout

sur Ez., xxxvi

(2)ABELSON,op.I.,p.119. (3)Num.Rab.,1,3.

etsouvent. (ABELSOX,p.139,).

Cant. Rab., III, 10 ; cité par MOORE, I, p. 370 ; BACHEll, Die Agada der Paliistinensischen Amorâer (de la fin du 3E s. au commencement du IVe), II, p. 427. (5) Num. R., xv, 9, cité parAbelson, p. 84. (4)

(6)Souccah,45b. (7)ABELSON,p.99.

(8) Yalqou.t

sur Ps.

XLV.