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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/122

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les mille nuits et une nuit

« Depuis quand l’homme d’expérience expose-t-il, comme l’insensé, sa tête dans la gueule du lion ?

Je ne suis point de ceux dont la raison se soumet et succombe à l’amour, ni de ceux dont se rient les envieux aux manœuvres sournoises.

Si j’ai fait le sacrifice de mon âme, en la donnant, c’est que je savais bien qu’une fois l’âme sortie, elle ne doit plus revenir habiter le corps abandonné ! »

Au reçu de cette réponse, le sultan Saladin exulta, et ne manqua pas de la lire devant les nez allongés des envieux. Puis il fit appeler son vizir et, après lui avoir donné de nouvelles marques d’amitié, lui demanda : « Peux-tu nous dire, ô père de la sagesse, comment tu fais pour avoir tant de pouvoir sur toi-même ? » Et le vizir répondit : « Je ne laisse jamais mes passions arriver au seuil de ma volonté ! »

Mais Allah est encore plus sage !


— Puis Schahrazade dit : « Mais, ô Roi fortuné, maintenant que je t’ai raconté comment la volonté du sage l’aide à vaincre ses passions, je veux te raconter une histoire sur l’amour passionné ! » Et elle dit :


LE TOMBEAU DES AMANTS


Abdallah, fils d’Al-Kaïssi, nous rapporte, dans ses écrits, cette histoire.