Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
aladdin et la lampe magique
191

ressait tous tellement ! Et le Maghrébin commença à initier Aladdin à la vie et aux manières des marchands, et à l’intéresser grandement à sa nouvelle condition. Puis, comme il voyait la nuit déjà à moitié écoulée, il se leva et prit congé de la mère d’Aladdin et embrassa Aladdin. Et il sortit, après leur avoir promis qu’il reviendrait le lendemain. Et cette nuit-là Aladdin, dans sa joie, ne put fermer l’œil et ne fit que penser à la vie charmante qui l’attendait.

Or, le lendemain, à la première heure, on frappa à la porte. Et la mère d’Aladdin alla elle-même ouvrir, et vit que c’était précisément le frère de son époux, le Maghrébin, qui tenait sa promesse de la veille. Toutefois il ne voulut point entrer, malgré les instances de la mère d’Aladdin, en prétextant que ce n’était pas l’heure des visites ; et il demanda seulement à emmener Aladdin avec lui au souk. Et Aladdin, déjà debout et habillé, courut avec empressement à son oncle, et lui souhaita le bonjour et lui baisa la main. Et le Maghrébin le prit par la main et s’en alla avec lui au souk. Et il entra avec lui dans la boutique du plus grand marchand et demanda une robe, qui fût la plus belle et la plus riche d’entre les robes, à la taille d’Aladdin. Et le marchand lui en fit voir plusieurs qui étaient plus belles les unes que les autres. Et le Maghrébin dit à Aladdin : « Choisis toi-même, mon fils, celle qui te plait ! » Et Aladdin, extrêmement charmé de la générosité de son oncle, en choisit une qui était tout en soie rayée et luisante. Et il choisit également un turban en mousseline de soie rehaussée d’or fin, une ceinture