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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/204

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les mille nuits et une nuit

de cachemire, et des bottes en cuir rouge brillant. Et le Maghrébin paya le tout sans marchander, et remit le paquet à Aladdin en lui disant : « Allons maintenant au hammam, car, avant de t’habiller à neuf, il faut que tu sois bien propre ! » Et il le conduisit au hammam, et entra avec lui dans une salle réservée, et le baigna de ses propres mains ; et il se baigna lui-même également. Puis il fit venir les rafraîchissements d’après le bain ; et ils burent tous deux avec délices et furent contents. Et alors Aladdin revêtit la somptueuse robe en question, en soie rayée et luisante, mit sur sa tête le beau turban, se serra la taille de la ceinture des Indes et se chaussa des bottes rouges. Et il devint de la sorte beau comme la lune et semblable à quelque fils de roi ou de sultan. Et, extrêmement charmé de se voir ainsi transformé, il s’avança vers son oncle et lui baisa la main et le remercia beaucoup pour sa générosité. Et le Maghrébin l’embrassa et lui dit : « Tout cela n’est que le commencement ! » Et il sortit avec lui du hammam, et le mena dans les souks les plus fréquentés, et lui fit visiter les boutiques des grands marchands. Et il lui faisait admirer les plus riches étoffes et les objets de prix, en lui apprenant le nom de chaque chose en particulier ; et il lui disait : « Il est nécessaire, comme tu vas être toi-même un marchand, que tu saches les détails des ventes et des achats ! » Puis il lui fit visiter les édifices remarquables de la ville et les mosquées principales et les khâns où logeaient les caravanes. Et il termina la tournée en lui faisant voir le palais du sultan et les jardins qui l’entouraient. Et il l’emmena enfin au grand--