Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
aladdin et la lampe magique
193

khân, où il était descendu, et le présenta aux marchands, ses connaissances, en leur disant : « C’est le fils de mon frère ! » Et il les invita tous à un repas qu’il donnait en l’honneur d’Aladdin, et les régala de mets les plus choisis, et resta avec eux et avec Aladdin jusqu’au soir.

Alors il se leva et prit congé de ses invités en leur disant qu’il allait reconduire Aladdin à sa maison. Et, de fait, il ne voulut pas laisser Aladdin s’en retourner seul, et il lui prit la main et s’achemina avec lui jusque chez sa mère. Et la mère d’Aladdin, en voyant son fils si magnifiquement habillé, faillit voir sa raison s’envoler de joie, la pauvre ! Et elle se mit à remercier et à bénir mille fois son beau-frère en lui disant : « Ô frère de mon époux, jamais je ne pourrai, même si je te remerciais durant toute la vie, reconnaître assez tes bienfaits ! » Et le Maghrébin répondit : « Ô femme de mon frère, en vérité, je n’ai aucun mérite à agir de la sorte, vraiment aucun mérite, car Aladdin est mon fils, et c’est mon devoir de lui servir de père à la place du défunt ! N’aie donc plus aucune préoccupation à son sujet et sois heureuse ! » Et la mère d’Aladdin dit, en levant les bras au ciel : « Je prie Allah, par l’honneur des saints, anciens et récents, de te garder et de te conserver, ô frère de mon époux, et de prolonger ta vie pour nous, afin que tu sois l’aile dont l’ombre protégera toujours cet enfant orphelin ! Et sois sûr que lui, de son côté, sera toujours obéissant à tes ordres et ne fera que ce que tu lui commanderas ! » Et le Maghrébin dit : « Ô femme de mon frère, Aladdin est devenu un homme sensé, car c’est un excel-