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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/207

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aladdin et la lampe magique
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promit de nouvelles délices pour le lendemain. Aussi, dès l’aurore, il se leva, sans avoir pu fermer l’œil, et s’habilla des beaux vêtements, et se mit à marcher en long et en large, tout en se prenant les pieds dans la robe longue à laquelle il n’était pas habitué. Puis, comme il pensait, dans son impatience, que le Maghrébin tardait trop à venir, il sortit l’attendre devant la porte, et finit par le voir apparaître. Et il courut au-devant de lui comme un jeune étalon et lui baisa la main. Et le Maghrébin l’embrassa et lui fit beaucoup de caresses, et lui dit d’aller avertir sa mère qu’il l’emmenait. Puis il le prit par la main et s’en alla avec lui. Et ils marchèrent ensemble en causant de choses et d’autres ; et ils franchirent les portes de la ville, d’où jamais n’était encore sorti Aladdin. Et devant eux commencèrent à paraître les belles maisons particulières et les beaux palais entourés de jardins ; et Aladdin les regardait avec émerveillement et trouvait le dernier plus beau que le précédent. Et ils avancèrent ainsi très avant dans la campagne, se rapprochant de plus en plus du but que se proposait le Maghrébin. Mais, à un moment donné, Aladdin commença à se fatiguer, et dit au Maghrébin : « Ô mon oncle, allons-nous encore longtemps marcher ? Voici que nous avons déjà dépassé les jardins, et il n’y a plus devant nous que la montagne ! Or, je suis bien fatigué, et je voudrais manger un morceau ! » Et le Maghrébin tira de sa ceinture un foulard où il y avait des fruits et des galettes et dit à Aladdin : « Voici, ô mon fils, pour ta faim et ta soif. Mais il faut encore marcher un peu pour atteindre l’endroit