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aladdin et la lampe magique
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Puis il lui dit : « Lève-toi maintenant, Aladdin, et ramasse parmi ces buissons, les tiges les plus sèches et les morceaux de bois que tu trouveras, et apporte-les-moi ! Et tu verras alors le spectacle gratuit auquel je te convie ! » Et Aladdin se leva et se hâta d’aller ramasser parmi les buissons et les broussailles une quantité de tiges sèches et de morceaux de bois, et les apporta au Maghrébin, qui lui dit : « C’est tout ce qu’il me faut. Retire-toi maintenant et viens te mettre derrière moi ! » Et Aladdin obéit à son oncle et vint se placer à une certaine distance derrière lui.

Alors, le Maghrébin tira de sa ceinture un briquet qu’il battit et mit le feu à l’amas de branches et de tiges sèches, qui flambèrent en crépitant. Et aussitôt il tira de sa poche une boîte en écaille, l’ouvrit et y prit une pincée d’encens qu’il jeta au milieu du feu. Et une fumée fort épaisse s’éleva qu’il se mit à détourner de côté et d’autre avec ses mains, en marmonnant des formules dans une langue tout à fait inconnue d’Aladdin. Et, au même moment, la terre trembla, et les rochers se mouvementèrent sur leur base, et le sol s’entr’ouvrit sur une espace large de dix coudées environ. Et tout au fond de ce trou apparut une plaque de marbre horizontale large de cinq coudées, avec, en son milieu, un anneau de bronze.

À cette vue, Aladdin épouvanté jeta un cri et, prenant le bas de sa robe entre ses dents, tourna le dos et prit la fuite, livrant ses jambes au vent. Mais le Maghrébin, d’un bond, fut sur lui et le rattrapa. Et il le regarda avec des yeux effrayants, le secoua en le tenant par une oreille, et leva la main et lui