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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/258

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les mille nuits et une nuit

que inutile qu’elle fût ; et, dans sa bienveillance, il lui répondit : « Certes ! ô mon vizir, je t’accorde le délai que tu demandes. Mais sache bien qu’au bout de ces trois mois, si tu n’as pas réussi à trouver, pour ton fils, une dot à m’offrir pour ma fille qui surpasse ou même seulement qui égale la dot que m’offre cette bonne femme au nom de son fils Aladdin, j’aurai fait pour ton fils tout le possible, à cause de tes bons et loyaux services ! » Puis il se tourna vers la mère d’Aladdin et lui dit, avec beaucoup d’affabilité : « Ô mère d’Aladdin, tu peux retourner en toute joie et sécurité auprès de ton fils, et lui dire que sa demande est agréée, et que ma fille est désormais en son nom ! Mais dis-lui que le mariage ne pourra se faire que dans trois mois seulement, pour nous donner le temps de faire préparer le trousseau de ma fille et exécuter l’ameublement qui convient à une princesse de sa qualité ! »

Et la mère d’Aladdin, extrêmement émue, leva les bras au ciel et fit des vœux pour la prospérité et la longueur de vie du sultan et prit congé pour aussitôt, une fois sortie du palais, s’envoler de joie vers sa maison. Et, dès qu’elle fut entrée, Aladdin vit son visage illuminé de bonheur et courut à elle et, bien troublé, lui demanda : « Eh bien, ô mère, dois-je vivre ou dois-je mourir ? » Et la pauvre femme, exténuée de fatigue, commença par s’asseoir sur le divan et enlever son voile de son visage, et dit : « Je t’annonce la bonne nouvelle, ô Aladdin ! La fille du sultan est désormais en ton nom ! » Et ton cadeau, comme tu le vois, est agréé avec joie et contentement ! Seulement, ton mariage avec Badrou’l-Bou-