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les mille nuits et une nuit

aucun soupçon qui ne cède à une telle preuve ! » Et il descendit l’escalier, et sortit de sa maison pour se rendre chez son ami Kamar.

Or Halima, ayant passé par l’armoire, se trouvait déjà là lorsque entra son époux. Et l’infortuné, confondu par une ressemblance si grande, ne sut que murmurer : « Allah est grand ! Il crée les jeux de la nature, et tout ce qui lui plaît ! » Et il s’en revint chez lui, à la limite du trouble et de la perplexité ; et, trouvant sa femme comme il l’avait laissée, il ne put que la combler d’éloges et lui demander pardon. Puis il s’en retourna à sa boutique.

Quant à Halima, passant par l’armoire, elle vint rejoindre Kamar, et, lui dit : « Tu vois qu’il n’y a pas moyen d’ouvrir les yeux à ce père de la barbe honteuse ! Il ne nous reste donc plus qu’à nous en aller d’ici sans retard. Mes mesures sont déjà prises, et les chameaux chargés sont prêts ainsi que les chevaux ; et la caravane n’attend que nous pour partir ! » Et elle se leva, et, s’enveloppant de ses voiles, elle le décida à l’emmener vers le lieu où se tenait la caravane. Et tous deux montèrent sur les chevaux qui les attendaient, et ils partirent. Et Allah leur écrivit la sécurité et ils arrivèrent en Égypte sans aucun accident fâcheux.

Lorsqu’ils furent arrivés à la maison du père de Kamar, et que le vénérable marchand eut appris le retour de son fils, la joie dilata tous les cœurs, et Kamar fut reçu au milieu des larmes du bonheur. Et lorsque Halima fut entrée dans la maison, tous les yeux furent éblouis de sa beauté. Et le père de Kamar demanda à son fils ; « Ô mon fils, est-ce que