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les mille nuits et une nuit

prière et la paix — pour ne pas maudire le Bédouin et cracher sur son tombeau.

Aussi, je me hâtai de tirer de ma ceinture les deux clefs fatales, et, pour m’en débarrasser à jamais, je les jetai dans un creuset, et j’allumai le feu pour les faire dissoudre et volatiliser. Et, en même temps, je me mis à la recherche des deux clefs de la gloire, de la sagesse et du bonheur. Mais j’eus beau fouiller tout le palais dans ses moindres recoins, je ne les trouvai pas. Et je m’en revins vers le creuset, et sur- veillai la fusion des deux clefs maudites.

Or, pendant que j’étais occupé à ce travail…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

… Or, pendant que j’étais occupé à ce travail, et que j’espérais, grâce à l’anéantissement des deux clefs néfastes, être à jamais débarrassé de mon mauvais destin, et, tandis que j’activais le feu pour aider à cette destruction qui ne se faisait pas trop vite à mon gré, je vis soudain le palais envahi par les gardes du khalifat qui se précipitèrent sur moi, et me traînèrent entre les mains de leur maître.

Et le khalifat Theiloun, ton père, ô mon sei-