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le diwân des facéties… (haschisch)
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entraîné et roula à terre. Et alors, croyant qu’il allait se noyer dans la rivière que lui montrait son haschisch, il se mit à faire des cris épouvantables en appelant au secours. Et, à ce bruit, les gardiens du quartier accoururent, et le pêcheur, les voyant, leur cria : « À mon secours, ô musulmans ! Aidez-moi à tirer le monstrueux poisson des profondeurs de la rivière où il va m’entraîner ! Yallah, yallah ! à la rescousse, mes gaillards ! Je me noie ! » Et les gardiens, fort surpris, lui demandèrent : « Qu’as-tu, ô pêcheur ? Et de quelle rivière parles-tu ? Et de quel poisson s’agit-il ? » Et il leur dit « Qu’Allah vous maudisse, ô fils de chiens ! Est-ce le moment de plaisanter, ou bien de m’aider à sauver mon âme de la noyade, et à tirer le poisson hors de l’eau ? » Et les gardiens, qui riaient d’abord de son extravagance, s’irritèrent contre lui, en l’entendant les traiter de fils de chiens, et se jetèrent sur lui et, après l’avoir roué de coups, le conduisirent chez le kâdi.

Or, le kâdi était également, par la permission d’Allah, fort adonné au haschisch…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Or, le kâdi était également, par la permission