Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 12, trad Mardrus, 1903.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
les mille nuits et une nuit

longtemps après, sain de corps mais bien malade d’esprit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENTIÈME NUIT

Elle dit :

… pour ne s’éveiller que longtemps après, sain de corps mais bien malade d’esprit. Et son premier soin fut de prier son épouse de garder soigneusement le secret sur cette aventure, lui disant : « Ô notre calamité, si les gens venaient à savoir que le kâdi a accouché d’un enfant viable ! » Et la maligne, loin de le tranquilliser à ce sujet, se plut à augmenter son inquiétude en lui disant : « Ô mon maître, nous ne sommes pas les seuls à connaître cet événement merveilleux et béni ! Car toutes nos voisines le savent déjà par la nourrice qui est allée, malgré mes recommandations, révéler le miracle et babiller à droite et à gauche ; et il est bien difficile d’empêcher une nourrice de bavarder, comme aussi d’arrêter maintenant l’extension de cette nouvelle à travers la ville ! »

Et le kâdi, extrêmement mortifié de se savoir le sujet de toutes les conversations, et un objet de commentaires plus ou moins désobligeants, passa