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le diwân des facéties… (le kâdi et l’ânon)
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— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Et elle courut à cette caisse, dont la clef n’avait pas été enlevée, et l’ouvrit en s’écriant : « Au nom d’Allah le Clément, le Miséricordieux ! » Et elle vit son amoureux qui était prêt d’expirer par manque d’air. Et, malgré toute l’émotion qu’elle ressentait, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire en le voyant affaissé sur lui-même, avec les yeux de travers. Mais elle se hâta de l’asperger d’eau de roses et de le revivifier. Et lorsqu’elle le vit bien remis et à son aise, elle se fit rapidement expliquer ce qui était arrivé ; et aussitôt elle arrêta son plan pour tout arranger.

Il y avait, en effet, dans leur écurie, une ânesse qui venait, depuis la veille, de mettre bas un petit ânon. Et l’adolescente courut à l’écurie, prit le gentil petit ânon dans ses bras et, le transportant dans sa chambre, elle le plaça dans la caisse où avait été enfermé son amoureux, et ferma le couvercle à clef. Et, après avoir embrassé son amoureux, elle le congédia, en lui disant de ne revenir qu’en voyant le signal du mouchoir blanc. Et, de son côté, elle se