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le diwân des facéties… (la leçon…)
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fait pour cela, uniquement parce qu’il manquait des ressources d’esprit du mangeur de l’oie.

Et le pêcheur, mangeur de haschisch, voyant que le roi l’écoutait toujours avec la même attention charmée, se sentit extrêmement flatté dans son amour-propre, et raconta encore :


LA LEÇON DU CONNAISSEUR EN FEMMES


Il m’est revenu, ô roi fortuné, qu’il y avait au Caire deux jeunes gens, l’un marié et l’autre célibataire, qui étaient fort liés d’amitié. Celui qui était marié s’appelait Ahmad, et celui qui ne l’était pas s’appelait Mahmoud. Or Ahmad, qui était de deux ans plus âgé que Mahmoud, profitait de l’ascendant que cette différence d’âge lui donnait pour faire l’éducateur et le maître auprès de son ami, particulièrement en ce qui concernait la connaissance des femmes. Et continuellement il lui parlait à ce sujet, lui racontant mille traits de son expérience, et lui disant toujours pour conclure : « Maintenant, ô Mahmoud, tu peux dire que tu as connu dans ta vie quelqu’un qui connaît à fond ces créatures malicieuses ! Et tu dois t’estimer bien heureux de m’avoir comme ami, pour te prévenir de toutes leurs roueries ! » Et Mahmoud était, de jour en jour, plus émerveillé de la science de son ami, et il était persuadé