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le diwân des facéties… (la leçon…)
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se trouver également au nombre des invités. Et je me suis hâté d’innocenter la femme, pour ne pas nous attirer à tous deux une désagréable aventure ! Mais n’est-ce pas, ô mon frère, que mon histoire, arrangée de la sorte, a beaucoup amusé ton oncle ? » Mais Ahmad, devenu bien jaune, quitta son ami sans répondre à sa question. Et, dès le lendemain, il répudia sa femme et partit pour la Mecque, pour se sanctifier avec les pèlerins.

Et, de la sorte, Mahmoud put, après le délai légal, se marier avec son amoureuse, et vivre heureux avec elle, car il n’avait aucune prétention à la connaissance des femmes et à l’art de déjouer leurs roueries et de prévenir leurs fourberies. Mais Allah est le seul savant !

Et, ayant ainsi raconté cette histoire, le pêcheur, mangeur de haschisch, qui était devenu chambellan, se tut.

Et le sultan, à la limite du ravissement, s’écria : « Ô mon chambellan, ô langue de miel, je te nomme mon grand-vizir ! » Et comme, précisément à ce moment-là, deux plaideurs entraient dans la salle des audiences, réclamant justice auprès du sultan, le pêcheur, devenu grand-vizir, fut chargé, séance tenante, d’écouter leur plainte, de régler leur différend et de prononcer sur l’affaire un jugement. Et le nouveau grand-vizir, revêtu des insignes de sa charge, dit aux deux plaideurs : « Approchez-vous, et racontez le sujet qui vous amène entre les mains de notre maître le sultan. »

Et voici leur histoire :