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histoire de la princesse nourennahar…
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et moi-même j’en serais tout aussi étonné, si je ne te connaissais pour un homme doué d’une exacte probité. Réponds donc à ce seigneur, afin qu’il n’ait plus de toi une opinion désavantageuse ! » Et le crieur se tourna vers le prince Hassân et lui dit : « En vérité, ô mon maître, le doute est permis à qui n’a pas vu ! Mais quand tu auras vu, tu ne douteras plus ! Quant à ce qui est du prix du tuyau, il est non pas de trente mille dinars, qui est le prix de mise en vente, mais de quarante mille. Et j’ai ordre de ne pas le laisser à moins, et de ne le céder qu’à celui qui le paiera au comptant ! » Et le prince Hassân dit : « Je veux bien te croire sur parole, ô crieur, mais encore faut-il que je sache par quel endroit ce tuyau mérite une telle considération, et par quelle singularité il se recommande à l’attention ! » Et le crieur dit : « Sache, ô mon maître, que si tu regardes dans ce tuyau par l’extrémité qui est garnie de ce cristal, quoi que tu puisses souhaiter de voir, tu es satisfait sur l’heure, et tu vois ! » Et le prince Hassân dit : « Si tu dis vrai, ô crieur de bénédiction, non seulement je te paierai le prix que tu demandes, mais encore mille dinars de courtage pour toi ! » Et il ajouta : « Hâte-toi de me montrer l’extrémité que je dois appliquer sur mon œil ! » Et le crieur la lui montra. Et le prince regarda à travers, en souhaitant de voir la princesse Nourennahar. Et soudain il la vit, assise dans la baignoire de son hammam, entre les mains de ses esclaves qui procédaient à sa toilette. Et elle riait, en jouant avec l’eau, et se regardait dans son miroir. Et de la voir si belle et si proche de lui, le prince Hassân, à la