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les mille nuits et une nuit

vernent les pays de l’air et les contrées souterraines ? Mais peut-être, ô princesse, que tu es fâchée avec tes parents, et que tu es venue, par bouderie, habiter ce palais où tu me reçois sans le consentement du roi des genn, ton père, et de la reine des genn ta mère, et de tes autres parents ? Et peut-être que, dans ce cas, je vais être pour toi une cause de tracas et un objet de gêne et d’ennui ! » Et, parlant ainsi, le prince Hôssein s’inclina jusqu’à terre et baisa le bas de la robe de la gennia princesse qui lui dit, en le relevant et en lui prenant la main : « Sache, ô prince Hôssein, que je suis ma seule maîtresse et que j’agis toujours à ma guise, ne souffrant jamais que personne parmi les genn se mêle de ce que je fais ou compte faire. Tu peux donc être tranquille à ce sujet ; et rien ne nous arrivera que d’heureux ! » Et elle ajouta : « Veux-tu devenir mon époux et m’aimer beaucoup ? » Et le prince Hôssein s’écria : « Ya Allah ! si je le veux ? Mais je donnerais ma vie entière pour passer un jour non seulement comme ton époux mais comme le dernier de tes esclaves ! » Et, ayant ainsi parlé, il se jeta aux pieds de la belle gennia, qui le releva et dit : « Puisqu’il en est ainsi, je t’accepte comme époux, et je suis désormais ton épouse ! » Et elle ajouta : « Et maintenant, comme tu dois avoir faim, allons prendre ensemble notre premier repas ! »

Et elle le conduisit dans une seconde salle, encore plus splendide que la première, illuminée d’une infinité de bougies parfumées d’ambre, placées dans une symétrie qui faisait plaisir à voir. Et elle s’assit avec lui devant un admirable plateau d’or chargé