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histoire de la princesse nourennahar…
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malice, et qui était capable de débrouiller, sans les briser, les fils d’une toile d’araignée. Et lorsqu’elle fut entre ses mains, il lui dit : « Ô vieille de bénédiction, voici le jour où tu vas pouvoir faire preuve de ton dévouement aux intérêts de ton roi. Sache donc que, depuis j’ai retrouvé mon fils Hôssein, je n’ai pu obtenir de lui qu’il m’apprenne en quel lieu il est établi. Et je n’ai pas voulu, pour ne pas le gêner, user de mon autorité et lui faire révéler son secret malgré lui. Aussi t’ai-je fait appeler, ô reine des sorcières, parce que je te crois assez habile pour faire en sorte que ma curiosité soit satisfaite, sans que ni mon fils ni personne au palais puisse se douter de quoi que ce soit. Je te demande donc d’user de toute ta finesse et de ton intelligence, qui n’a pas d’égale, pour observer mon fils lors de son départ, qui aura lieu demain matin à l’aube. Ou peut-être encore feras-tu mieux de t’en aller dès aujourd’hui, sans perdre de temps, à l’endroit où il a trouvé sa flèche, près de la ligne de rochers qui barré la plaine vers l’orient. Car c’est là qu’il a trouvé, en même temps que la flèche, sa destinée ! » Et la vieille sorcière répondit par l’ouïe et l’obéissance et sortit pour se rendre près des rochers, et s’y cacher de façon à tout voir sans être vue.

Or, le lendemain, le prince Hôssein partit du palais avec ses cavaliers, dès la pointe du jour, pour ne pas éveiller l’attention des officiers et des passants. Et, arrivé devant l’excavation où était la porte de pierre, il y disparut avec tous ceux qui l’accompagnaient. Et la vieille sorcière vit tout cela, et fut étonnée à l’extrême limite de l’étonnement.