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les mille nuits et une nuit

Et lorsqu’elle fut revenue de son émotion, elle sortit de sa cachette, et alla droit à l’enfoncement où elle avait vu disparaître gens et chevaux. Mais, malgré sa diligence, et bien qu’elle regardât de tous les côtés, en allant et en revenant plusieurs fois sur ses pas, elle n’aperçut aucune ouverture ni aucune entrée. Car la porte de pierre, qui avait été visible pour le prince Hôssein lors de son arrivée première, n’était apparente que pour certains hommes seulement dont la présence était agréable à la belle gennia, mais jamais, et en, aucun cas, cette porte n’était apparente pour les femmes, et surtout pour les vieilles laides et horribles à regarder. Et, dans sa rage de ne pouvoir pousser plus loin ses investigations, elle ne put se soulager autrement qu’en lançant un pet qui fit sauter les cailloux et lever un nuage de poussière. Et, le nez allongé jusqu’à ses pieds, elle s’en revint chez le sultan, et lui rendit compté de tout ce qu’elle avait vu, en ajoutant : « Ô roi du temps, j’ai tout espoir de mieux réussir la prochaine fois. Et je te demande seulement de me faire crédit de quelque patience et de ne point t’informer des moyens dont j’ai dessein de me servir ! » Et le sultan, qui était déjà assez satisfait de ce premier résultat, répondit à la vieille : « Tu as toute liberté d’agir comme tu l’entends ! Va, sous la protection d’Allah, et moi j’attendrai ici avec patience l’effet de tes promesses ! » Et, comme encouragement à bien faire, il lui donna en cadeau un merveilleux diamant, et lui dit : « Accepte ceci comme une marque de ma satisfaction. Mais sache que ce n’est rien en comparaison de ce dont je pense récompenser