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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/144

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les mille nuits et une nuit

promis son intervention. Et Al-Rachid entra, et s’assit en souriant, et fit asseoir Tohfa sur ses genoux. Puis ils mangèrent et burent ensemble, et se dévêtirent. Et alors seulement Tohfa parla de sett Zobéida, et le supplia d’exaucer son cœur et d’aller cette nuit même près d’elle. Et il sourit et dit : « Puisque ma visite à sett Zobéida est si urgente, tu aurais dû, ô Tohfa, m’en parler avant que nous nous fussions dévêtus. » Mais elle répondit : « Je l’ai fait, pour donner raison au poète qui a dit :

« Aucune suppliante ne devrait se présenter voilée : car celle-là intercède le mieux qui intercède toute nue. »

Et quand Al-Rachid eut entendu cela, il fut content et serra Tohfa contre sa poitrine. Et il se passa ce qui se passa. Après quoi il la quitta pour faire ce qu’elle lui demandait au sujet de sett Zobéida. Et il ferma sur elle la porte à clef, et s’en alla. Et voilà pour lui !

Quant à Tohfa, ce qui lui arriva depuis cet instant est si prodigieux et étonnant, qu’il importe de le narrer lentement…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.