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les mille nuits et une nuit

toute la puissance de la divinité pour y maintenir, attachée, cette croupe si considérable !

La voici ! fille magnifique, elle se lève, et ses lourdes hanches la font se rasseoir ; elle s’assied, et sa croupe opulente rebondit et la fait se tenir debout. Ô ! deux monticules charmants et sablonneux !

Et tout cela porté sur deux colonnes de gloire bien dressées, bien tournées, tiges de perles, sur deux tiges de papyrus finement duvetées d’un brun duvet, et le tout sur deux petits pieds, merveilleux, effilés et fins comme deux jolis fers de lance.

Ô ! gloire à la divinité ! comment deux bases si délicates ont-elles la force de supporter tout cet ensemble du haut ?

Allez, ô mes amis, saluer la belle Sôlamide Toumâdir, et saluez-la encore, ma jolie gazelle à la noble origine.

Et, dès le lendemain, le noble Doreïd, accompagné des notables de sa tribu, vint, en grand apparat, trouver le père de Toumâdir, et le pria de la lui donner en mariage. Et le vieux Amr, sans faire attendre sa réponse, dit au poète cavalier : « Mon cher Doreïd, l’homme généreux comme toi, on ne rejette pas ses propositions ; le chef honoré comme toi, on ne repousse pas ses désirs ; l’étalon comme toi, on ne lui donne pas sur le nez. Mais je dois te dire que ma fille Toumâdir a en tête des idées, des manières de voir…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.