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les lucarnes… (la favorite du destin)
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« Moi, je n’ai pas assisté à la mort de ton père — qu’Allah l’ait en Sa miséricorde ! — et je n’ai pas pu le voir, attendu que je suis beaucoup trop jeune pour avoir vécu en ce temps-là. » Ensuite il m’a glissé à l’oreille ces autres paroles-ci : « Prends plutôt ces beaux gros poissons-là qui sont cachés dans le coin, et venge-toi. Car ce sont eux-mêmes qui se sont précipités autrefois sur le défunt, ton père, et qui l’ont mangé. »

En entendant ce discours de Tofaïl, les invités et le maître de la maison comprirent que leur ruse avait été éventée par le nez du parasite. C’est pourquoi ils s’empressèrent de faire servir les beaux poissons à Tofaïl, et lui dirent, en se renversant de rire : « Mange-les donc, et puissent-ils te donner la grande indigestion ! »

— Puis le jeune homme dit à ses auditeurs : « Écoutez maintenant l’histoire funèbre de la belle esclave du destin. »

Et il dit :


LA FAVORITE DU DESTIN


Il est raconté, par les chroniqueurs et les annalistes, que le troisième des khalifats abbassides, l’émir des Croyants El-Mahdi, avait laissé le trône, en mourant, à son fils aîné Al-Hadi, qu’il n’aimait