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les mille nuits et une nuit

Rachid s’était privé pour qu’il accompagnât son cher Giafar. Et il y avait également, sous la tente, le poète favori d’Al-Rachid, Abou-Zaccar l’aveugle, dont Al-Rachid s’était également privé pour qu’il égayât de ses improvisations son cher Giafar, au retour de la chasse.

Et c’était l’heure du repas. Et Abou-Zaccar l’aveugle chantait, en s’accompagnant sur la mandole, des vers philosophiques sur l’inconstance du sort…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et c’était l’heure du repas. Et Abou-Zaccar l’aveugle chantait, en s’accompagnant sur la mandole, des vers philosophiques sur l’inconstance du sort. Et voici que brusquement, à l’entrée de la tente, apparut Massrour le porte-glaive du khalifat et l’exécuteur de sa colère. Et Giafar le voyant entrer ainsi, contre toute étiquette, sans demander l’audience et sans même annoncer sa venue, devint bien jaune de teint, et dit à l’eunuque : « Ô Massrour sois le bienvenu, car je te vois toujours avec un nouveau plaisir. Mais je m’étonne, ô mon frère, que, pour la première fois de notre vie, tu ne te sois pas fait pré-