Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
les mille nuits et une nuit

buis ; une taille d’une minceur de cheveu ; un port de soleil ; une démarche de perdrix. Sa chevelure est d’hyacinthe ; ses yeux sorciers sont pareils aux sabres d’Ispahan ; ses joues sont comme, dans le Korân, le verset de la Beauté ; ses sourcils d’arc, comme le sourate du Calam ; sa bouche, taillée dans un rubis, est étonnante ; une petite pomme creusée d’une fossette est son menton, et le grain de beauté qui l’orne est un remède contre le mauvais œil. Ses toutes petites oreilles ne sont pas des oreilles mais des mines de gentillesse, et portent, suspendus en pendants d’oreilles, les cœurs enamourés ; et l’anneau de son nez — une noisette — oblige la pleine lune à se passer au cou la boucle de l’esclavage. Quant à la plante de ses deux petits pieds, elle est tout à fait charmante. Son cœur est un flacon d’odeur scellé, et son esprit est doué du don suprême de l’intelligence. Qu’elle s’avance, et c’est le tumulte de la résurrection ! Elle est la fille du roi Akbar et s’appelle la princesse Amande ; ô bénis soient les noms qui désignent de telles créatures ! »

Et, ayant ainsi parlé, le vieux derviche respira longuement, puis ajouta…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :