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les mille nuits et une nuit

loureuse blessure ni courbature, mais avec craquement de jointures du monteur à la grosse encolure et de la monture à la belle tournure, et le tout fut conduit avec désinvolture et d’une magnifique allure. Or, louanges au Maître des créatures qui rend la jeune fille mûre pour toutes les postures, et fait don au jeune homme de sa forte nature, en vue de la future progéniture !

Et donc, après une nuit passée entièrement dans les délices des embrassements, des sucements et des allaitements, Mârouf se décida enfin à se lever pour aller au hammam, accompagné par les soupirs contents et les regrets de la jeune fille. Et, après avoir pris son bain et s’être habillé d’une robe magnifique, il se rendit au diwân, et s’assit à la droite du roi, son oncle, père de son épouse, pour recevoir les compliments et félicitations des émirs et des grands. Et, de sa propre autorité, il envoya chercher le vizir, son ennemi, et lui ordonna de distribuer des robes d’honneur à tous les assistants, et de faire des largesses innombrables aux émirs et aux épouses des émirs, aux grands du palais et à leurs épouses, aux gardes et à leurs épouses, et aux eunuques, grands et petits, jeunes et vieux. En outre, il fit apporter des sacs de dinars, et se mit à y puiser l’or par poignées et à le distribuer à tous ceux qui en désiraient. Et, de la sorte, tout le monde le bénit et l’aima et fit des vœux pour sa prospérité et sa longue vie.

Et vingt jours s’écoulèrent de la sorte, employés par Mârouf à faire des largesses incalculables, le jour, et à se prélasser, à son aise, la nuit, avec la