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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/165

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histoire du bossu… (el-aschar)
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verres casses en morceaux. » Mon frère répondit : « Comment ! ma bonne mère, tu connais donc cette femme ? Dans ce cas, je te prie de me rendre le service de m’indiquer le moyen de la revoir. » La vieille répondit : « Mon fils, cette jeune femme, qui est fort belle, ne t’a fait cette générosité que pour t’exprimer son penchant pour toi, qui es jeune, beau et vigoureux, alors que son mari est impuissant et bien en retard, une fois au lit, avec elle ; car il est affligé d’une paire d’œufs froids à faire pitié. Lève-toi donc, mets tout ton or dans ta ceinture, de peur qu’on ne te le vole dans cette maison sans cadenas, et viens avec moi. Car je dois te dire que je suis au service de cette jeune dame depuis longtemps, et c’est moi qui lui fais toutes ses commissions secrètes. Une fois que je t’aurai introduit, ne manque pas d’être très empressé auprès d’elle, de lui dire toutes sortes de paroles gentilles et de lui faire tout ce dont tu es capable ; et plus ce sera, mieux tu te l’attacheras ; car elle, de son côté, n’épargnera rien pour te procurer tous les plaisirs, et tu seras le maître absolu de sa beauté et de ses richesses, entièrement ! »

Lorsque mon frère entendit ces paroles de la vieille, il se leva, fit comme elle lui avait dit et suivit la vieille qui se mit à marcher, et mon frère marcha derrière elle, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés tous deux à un grand portail que la vieille heurta d’une façon particulière. Et mon frère était dans une très grande émotion et ne se sentait pas de bonheur.

Au signal donné par la vieille femme, une jeune