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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/166

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les mille nuits et une nuit

esclave grecque fort jolie vint ouvrir la porte très gentiment et leur souhaita la bienvenue en souriant d’un sourire engageant. La vieille entra et mon frère la suivit ; et il fut introduit par la petite grecque dans une salle grande et magnifique, située au milieu de cette vaste demeure, et tendue de grands rideaux de soie brodée d’or fin, et tapissée somptueusement. Et mon frère, se trouvant seul, s’assit sur un divan et enleva son turban, qu’il déposa sur ses genoux, et s’essuya le front. Mais à peine était-il là que les rideaux s’écartèrent, et apparut une adolescente incomparable et que rien ne pouvait égaler devant les regards émerveillés des hommes ; et elle avait sur elle tout ce que l’on pouvait imaginer de beau en fait de vêtements. Et mon frère El-Aschar se leva debout sur ses deux pieds.

Et l’adolescente, lorsqu’elle le vit, se mit à lui sourire de ses yeux, et se hâta d’aller fermer la porte, qui avait été laissée ouverte. Elle s’approcha alors de mon frère, lui prit la main, et l’attira à elle sur le divan de velours d’or. Là il serait inutile de détailler tout ce que, une heure durant, mon frère et l’adolescente se firent l’un à l’autre en embrassades, copulations, baisers, morsures, caresses, coups de zebb, torsions, contorsions, variations, premièrement, deuxièmement, troisièmement, et autrement.

Après ces ébats, la jeune femme se releva et dit à mon frère : « Mon œil, ne bouge pas d’ici avant que je ne revienne ! » Puis elle sortit vivement et disparut.