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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/218

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les mille nuits et une nuit

Et ne sais-tu qu’il te sied d’agir ainsi, surtout quand ton ennemi est entre tes mains, ou qu’il te conjure du fond du gouffre, au bas de la montagne, alors que tu le domines sur les sommets ? »

À l’audition de ces vers, le vizir lâcha son fils qu’il tenait renversé sous ses genoux, et la compassion entra dans son cœur, et il lui pardonna. Alors Ali-Nour se leva, embrassa la main de son père et de sa mère, et se tint dans une pose de soumission. Et son père lui dit : « Ô mon fils, que ne m’as-tu dit que tu aimais vraiment Douce-Amie, et que ce n’était pas seulement un caprice passager selon ton habitude ! Car si j’avais su que tu étais prêt à être juste envers notre Douce-Amie, je n’aurais pas hésité à te l’accorder en présent. » Ali-Nour répondit : « Mais certainement, ô mon père, je suis prêt à faire mon devoir envers Douce-Amie ! » Et le vizir dit : « Dans ce cas-là, mon cher enfant, la seule recommandation que j’aie à te faire et que tu ne doives jamais oublier, pour que ma bénédiction soit sur toi toujours, c’est de me promettre de ne jamais prendre en mariage légitime une autre femme que Douce-Amie, de ne jamais la maltraiter et de ne jamais t’en débarrasser en la vendant. » Et Ali-Nour répondit : « Je te fais le serment sur la vie de notre Prophète et sur le Koran sacré de ne jamais prendre une seconde épouse légitime du vivant de Douce-Amie, de ne jamais la maltraiter et de ne la revendre jamais ! ».

Après cela, toute la maison fut dans la joie ; et Ali-Nour put posséder librement Douce-Amie, et il