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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/228

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les mille nuits et une nuit

et de la sorte je me constituerai un capital que je consacrerai à faire le commerce ; et je laisserai de côté les distractions et le jeu pour toujours. » Et, de fait, il se leva aussitôt et alla à la rue de Bassra où habitaient ses amis, car ses amis habitaient tous cette rue qui était la plus belle. Il frappa à la première porte, et une négresse vint ouvrir et lui dit : « Qui es-tu ? » Il lui répondit : « Dis à ton maître qu’Ali-Nour est à la porte et qu’il lui dit : « Ton serviteur Ali-Nour t’embrasse les mains et attend l’effet de ta générosité ! » Et la négresse rentra prévenir son maître qui lui cria : « Retourne vite lui dire que je ne suis pas ici ! » Et la négresse retourna dire à Ali-Nour : « Ô mon maître, mon maître n’est pas ici ! » Et Ali-Nour pensa en lui-même : « Voilà un fils adultérin ! il se cache de moi ! Mais les autres ne sont point des fils adultérins ! » Et il alla frapper à la porte d’un second ami et lui fit dire la même chose qu’au premier ; mais le second lui fit parvenir la même réponse négative. Alors Ali-Nour récita cette strophe :

« J’étais à peine devant la maison, que je l’entendis résonner vide, et je vis tous les habitants s’enfuir, de peur que leur générosité ne fût par moi mise à l’épreuve. »

Puis il dit : « Par Allah ! il faut que j’aille les visiter tous, dans l’espoir d’en trouver au moins un qui ferait à lui seul ce que tous ces traîtres n’ont pas fait. » Mais il ne put en trouver un seul qui consentît à se montrer ou même à lui faire donner un