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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/81

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aventure du poète abou-nowas
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MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT QUATRE-VINGT-DIXIÈME NUIT

Elle dit :

… et le khalifat lui ordonna de dépouiller Abou-Nowas de ses vêtements, de lui mettre un bât sur le dos, de lui passer un licou, de lui enfoncer un aiguillon dans le fondement, et de le conduire ainsi équipé devant tous les pavillons des favorites et des autres esclaves, pour qu’il pût servir de risée à tous les habitants du palais, puis de le mener à la porte de la ville et, devant tout le peuple de Baghdad, de lui couper la tête et de la lui apporter sur un plateau. Et Massrour répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et aussitôt se mit à l’œuvre pour exécuter les ordres du khalifat.

Il emmena donc Abou-Nowas, qui jugea complètement vain d’essayer de détourner la fureur du khalifat, et, après l’avoir mis dans l’état prescrit, commença à le promener lentement devant les divers pavillons dont le nombre était exactement celui des jours de l’année.

Or, Abou-Nowas, dont la réputation de drôlerie était universelle dans le palais, ne manqua pas d’attirer la sympathie de toutes les femmes qui, pour mieux exprimer leur apitoiement, se mirent, chacune à son tour, à le couvrir d’or et de bijoux, et