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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/99

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histoire de sindbad le marin (1er voyage)
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jument toute seule sur le rivage de la mer ! »

Il me dit : « Sache que dans cette île nous sommes plusieurs qui, postés à des endroits différents…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT QUATRE-VINGT-TREIZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Sache donc que dans cette île nous sommes plusieurs qui, postés à des endroits différents, servons à garder les chevaux du roi Mihrajân. Tous les mois, à la nouvelle lune, chacun de nous amène ici une cavale de race, encore vierge, l’attache sur le rivage et se hâte de descendre se cacher dans la grotte souterraine. Alors, attiré par l’odeur de la femelle, sort de l’eau un cheval des chevaux marins qui regarde de droite et de gauche et qui, ne voyant personne, fond sur la cavale et la couvre. Puis, lorsqu’il a fini sa chose avec elle, il descend de sur son dos et essaie de l’emmener avec lui. Mais elle, attachée au piquet, ne peut le suivre ; alors il crie hautement et lui donne des coups avec la tête et les pieds, et il crie de plus en plus fort. Alors nous, nous l’entendons et nous comprenons qu’il a fini de la couvrir ; aussitôt nous sortons de tous les côtés et nous courons à lui en lançant de grands cris qui