tristesse ! » Et il s’assit sur le marbre tout contre lui, lui prit les mains dans les siennes et, pour l’encourager à parler, lui raconta sa propre histoire depuis le commencement jusqu’à la fin. Ensuite il lui dit : « Et toi, ô mon frère, quelle est ton histoire ? Hâte-toi, je t’en prie, de me la raconter, car je pressens qu’elle doit être attachante infiniment ! »
HISTOIRE DU BEL ADOLESCENT TRISTE
Alors l’adolescent à la figure douce et triste, qui pleurait entre les deux tombeaux, dit au jeune roi Beloukia :
« Sache, ô mon frère, que moi aussi je suis un fils de roi ; et mon histoire est si étrange et si extraordinaire que si elle était écrite avec les aiguilles sur le coin intérieur de l’œil elle servirait de leçon salutaire à qui la lirait avec sympathie. Je ne veux donc pas différer davantage de te la raconter ! »
Il se tut alors quelques instants, essuya ses larmes, et, le front appuyé sur la main, il commença ainsi cette merveilleuse histoire :
« Je suis né, ô mon frère, dans le pays de Kaboul où règne le roi Tigmos, mon père, chef des Bani-Schalân et de l’Afghanistân. Mon père, qui est un roi