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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

… nous répondit d’une voix de fausset semblable au cri d’un corbeau ou de quelque autre oiseau de proie. Puis il se leva tout d’un coup, se divisa d’un mouvement en deux parties, en se coupant par la moitié, et courut à nous par son tronc seulement, tandis que sa partie inférieure courait dans une autre direction. Et au même moment, de tous les points de la forêt, apparurent d’autres hommes semblables à celui-là, qui coururent à la fontaine, se divisèrent en deux parties d’un mouvement de recul, et s’élancèrent sur nous quant à leur tronc seulement. Ils se jetèrent alors sur trois de mes mamalik qui étaient les plus proches d’eux et se mirent immédiatement à les dévorer vivants, tandis que moi et mes trois autres mamalik, à la limite de l’épouvante, nous nous élancions dans notre barque et, préférant mille fois être engloutis dans l’eau que dévorés par ces monstres, nous nous hâtions de nous éloigner du rivage, nous laissant à nouveau emporter par le courant. Et nous vîmes alors courir sur le rivage, en essayant de nous atteindre, pendant que les troncs dévoraient mes trois malheureux mamalik, toutes