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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/134

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les mille nuits et une nuit

étaient là, et sortis en m’étonnant à l’extrême de ces manières étranges. Arrivé dans la rue, je voulais tâcher de me renseigner, quand enfin j’entendis un crieur public qui disait à haute voix : « Que celui qui désire gagner mille pièces d’or et posséder une jeune esclave d’une beauté sans égale, me suive pour faire un travail d’une heure de temps ! » Moi, dénué de tout comme j’étais, je m’approchai du crieur et lui dis : « J’accepte le travail et en même temps les mille dinars et la jeune esclave ! » Alors il me prit la main et me conduisit dans une maison fort richement meublée où, sur un siège d’ébène, était assis un vieux juif devant lequel le crieur vint s’incliner en me présentant, et dit : « Voici enfin un jeune étranger, le seul qui ait répondu à mon appel depuis trois mois que je crie la chose ! »

À ces paroles, le vieux juif, maître de la maison, me fit m’asseoir à ses côtés, me montra beaucoup de bienveillance, me fit servir à manger et à boire sans parcimonie et, le repas terminé, me donna une bourse contenant mille pièces d’or pas fausses, en même temps qu’il ordonnait à ses esclaves de me revêtir d’une robe de soie et de me conduire auprès de la jeune esclave qu’il me donnait d’avance pour le travail projeté que je ne connaissais pas encore…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.