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histoire d’yamlika… (le bel adolescent)
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cieuses qui couvraient le sol, et je les jetai au vieux juif. Mais lorsque je voulus descendre je constatai qu’il n’y avait pas un sentier où pouvoir poser le pied, et je vis le vieux juif qui enfourchait sa mule, une fois qu’il eut recueilli les pierres, et s’éloignait rapidement pour disparaître à ma vue.

Alors moi, à la limite du désespoir, je me mis à pleurer sur ma destinée, et me décidai à chercher de quel côté il valait mieux me diriger. Je finis par marcher droit devant moi, à l’aventure, et j’errai de la sorte durant deux mois jusqu’à ce que je fusse arrivé à l’extrémité de la chaîne de montagnes, à l’entrée d’une vallée magnifique où les ruisseaux, les arbres et les fleurs glorifiaient le Créateur au milieu du gazouillis des oiseaux. Là je vis un immense palais qui s’élevait haut dans les airs et vers lequel je me dirigeai. J’arrivai à la porte, où je trouvai assis, sur le banc du vestibule, un vieillard dont le visage s’auréolait de lumière. Il tenait à la main un sceptre de rubis, et portait sur la tête une couronne de diamants. Moi, je le saluai ; et il me rendit le salut avec bienveillance et me dit : « Assieds-toi à côté de moi, mon fils ! » Et, lorsque je fus assis, il me demanda : « D’où viens-tu ainsi sur cette terre que jamais n’a foulé le pied d’un adamite ? Et où penses-tu aller ? » Moi, pour toute réponse, j’éclatai en sanglots, et je faillis m’étouffer de mes pleurs. Alors le vieillard me dit : « Cesse de pleurer ainsi, mon enfant : car tu m’endoloris le cœur. Prends courage, et commence par te fortifier en mangeant et en buvant. » Et il m’introduisit dans une grande salle où il m’apporta à manger et à boire. Et, lorsqu’il